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Législatives anticipées en Espagne : nouvelle élection à haut risque en Europe

Après la Bulgarie et la Finlande en avril, la Grèce en mai, puis en juin, et avant les Pays-Bas à la fin de l'année, c'est au tour de l'Espagne d'être mise à l'épreuve des législatives. Cependant, et à la différence des précédentes, celles-ci ont directement été convoqué par le gouvernement de gauche en place, suite à la défaite cinglante face à la droite et à l'extrême droite aux élections municipales et autonomes de mai. Retour sur un scrutin à haut risque.


Wikimedia Commons

De haut en bas et de gauche à droite, les quatre principaux représentants des forces politiques espagnoles : Pedro Sanchez (PSOE, centre gauche), Yolanda Díaz (Sumar, gauche radicale), Alberto Núñez Feijóo (PP, centre droit à droite) et Santiago Abascal (Vox, extrême droite).


 

Des élections avancées suite au revers des socialistes


C'est en mai dernier qu'a eu lieu la double élection municipale et autonome qui a réorganiser les forces politiques dans chaque ville et autonomies espagnoles. Le parti de droite du PP en ressort victorieux en remportant pas moins de 11 des 15 autonomies, mais aussi des villes telles que Valence, Séville, Malaga ou Valladolid. Mais ces résultats se font au prix d'une alliance avec le parti d'extrême droite Vox, qui est une nécessité pour former une majorité dans certaines régions ou villes. Cette défaite cinglante de son parti et de ses alliés de gauche radicale contraint le Premier Ministre socialiste Pedro Sanchez à avancé la date des élections législatives de novembre à juillet, pour éviter une érosion encore plus importante dans les sondages, qui le donne cependant déjà perdant.


Le spectre d'une entrée de l'extrême droite au gouvernement au cœur de la campagne de Pedro Sanchez


Cependant, bien que le Parti Populaire soit donné gagnant, il semble très peu probable qu'il parvienne à atteindre la majorité absolu, le forçant à faire une nouvelle alliance avec Vox. Mais Santiago Abascal, président du parti d'extrême droite, a d'ores et déjà posé ses conditions, en exigeant la charge de plusieurs ministères principaux. Cette entrée de l'extrême droite au gouvernement espagnol serait une première depuis la chute de la dictature franquiste en 1977, et Pedro Sanchez n'a pas hésiter à brandir cette peur durant sa campagne afin de mobiliser ses électeurs. La bataille pour la troisième place de ce scrutin sera donc décisive, la formation de gauche radicale et allié des socialistes Sumar (crédité à 13,7% dans le dernier sondage) étant au coude-à-coude avec Vox (13%). Le PP reste quant à lui loin devant (32,9%), suivi par le PSOE (28,7%).


Un bilan positif pour Sanchez malgré des polémiques


Autre sujet que le Premier Ministre espagnol met en avant : son bilan, considéré comme étant positif, avec un chômage en baisse et une inflation modéré en comparaison aux autres pays européens. Cependant, un autre facteur vient handicaper le socialiste : la polémique autour du texte "Seul un oui est un oui", porté par ses alliés de Podemos (désormais Sumar) et qui garantissait un consentement obligatoire avant tout acte sexuel. Cependant, la loi comportait un effet pervers qui abaissait la peine minimum pour ce genre de délit. Bien que les socialistes ont par la suite rectifié le tir, le mal était fait et la polémique a pu suffisamment enflée pour mettre à mal le bloc de gauche. Notons également que la thématique du réchauffement climatique a été totalement absente de la campagne, et ce malgré une canicule record qui a fait suffoquer l'Espagne et le reste de la Méditerranée à des températures supérieures à 40, voire parfois 45 degrés.


Le Premier Ministre espagnol et président du PSOE pourrait bien perdre la gouvernance de l'Espagne, et ce malgré un bilan positif.


 

Un résultat scruté dans toute l'Europe


L'Union Européenne a donc les yeux rivés sur ce scrutin, qui intervient au sein de la quatrième économie de la zone Euro. Ainsi, l'extrême droite pourrait s'imposer encore un peu plus dans les gouvernements des pays européens, après notamment la nomination de Giorgia Meloni en Italie en 2022, pour ne citer qu'elle. Cette élection est d'autant plus importante que l'Espagne assure actuellement la présidence tournante de l'UE. Le virage à droite qu'opère l'Europe ne semble donc pas sur le point de s'arrêter. Les résultats sont attendus dans la soirée.



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