Alors qu'ils étaient donné grand perdant de ce scrutin, les socialistes au pouvoir ont tout de même beaucoup mieux résisté que ce que les sondages avaient prévus, en parvenant même à priver la droite et l'extrême droite de la majorité absolu. Retour sur une élection dont les enjeux vont au-delà des frontières espagnoles.
RTVE Noticias
Pedro Sanchez, Premier Ministre socialiste et secrétaire général du PSOE, s'apprête à donner un discours, tout sourire, au QG de son parti après l'annonce des résultats des élections le 23 juillet 2023.
La droite privée de majorité absolu, la gauche juste derrière
Le vainqueur de ce scrutin reste tout de même le parti de droite du PP, qui rafle 136 sièges à la chambre des députés espagnoles, gagnant donc 48 sièges supplémentaires que lors de la dernière élection en 2019. Cependant, ce résultat peut être considéré comme décevant, le président du Parti Populaire Alberto Núñez Feijóo ayant visé, pour sa part, 150 sièges. De plus, et même avec le soutien du parti d'extrême droite Vox, la droite rate la majorité absolu étant établi à 176 sièges. De leur côté donc, les socialistes se placent en deuxième position avec l'obtention de 122 sièges, se payant même le luxe d'obtenir 2 sièges de plus que lors de la précédente législature, ce qui est un résultat inespéré au vu de ce qu'avait prévu les derniers sondages. Loin derrière à la troisième place, le parti ultraconservateur anti-LGBT, anti-avortement, climatosceptique et qui rejette l'existence de violences de genre Vox obtient pour sa part 33 sièges, juste devant la coalition de gauche radicale Sumar, alliée du PSOE, qui décroche 31 sièges. Aucune majorité absolu ne se dégage donc, laissant temporairement l'Espagne dans une impasse politique.
Les socialistes comptent sur des formations indépendantistes
La clé de ce scrutin pourrait donc résider dans des formations indépendantistes qui pourraient apporter leur soutien au parti au pouvoir. En effet, elles auraient tout intérêt à empêcher un gouvernement formé par le PP et Vox, en sachant que ces derniers ont pour projet de réduire le pouvoir accordé aux autonomies espagnoles. Cependant, cette alliance qui permettrait à Pedro Sanchez de rester au pouvoir ne se ferait pas "sans un prix", à annoncer le parti catalan Junts. L'issue de cette impasse reste donc incertaine, et un retour aux urnes est, pour l'heure, une possibilité.
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Les partis indépendantistes, tels que Junts per Catalunya, risquent de jouer un rôle crucial à la suite de ces législatives.
Des résultats très scrutés à l'étranger
Ces élections ont connus un engouement important au delà des frontières espagnoles, notamment car ce pays pionnier en matière de droits des femmes et LGBT aurait pu basculer à l'extrême droite pour la première fois depuis la fin de la dictature franquiste en 1977. Cela aurait accru davantage l'implantation de ce genre de partis en Europe, à seulement un an des élections européennes qui seront sans doute décisive dans la place qu'occupe l'extrême droite sur le Vieux Continent.
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